
L’année commence en grand dans les musées. Le Figaro dresse la liste des événements à ne pas manquer en France et à l’étranger.
À PARIS – La belle moisson parisienne
L’année 2019 commence en beauté à Paris avec un programme aussi varié que prestigieux.
• Mircea Cantor, poésie roumaine
Dans
le cadre de la Saison France-Roumanie 2019, du centenaire de la
création de la Roumanie moderne et de la présidence roumaine du Conseil
de l’Union européenne, le Musée de la chasse et de la nature offre une
carte blanche à Mircea Cantor, né en 1977 («Chasseur d’images»). Ce Prix Marcel-Duchamp 2011 est un poète qui dessine des nuages au plafond avec une bougie et regarde la bataille de l’aigle et du drone. Musée de la Chasse, du 15 janvier au 31 mars.
• Foujita, retour au Japon
Au printemps dernier, le Musée Maillol présentait une exposition Foujita
(1886-1968) principalement axée sur les Années folles. Quand le peintre
jouait au clown au sein du Tout-Paris. Le parcours imaginé par la
Maison du Japon s’annonce plus comme une rétrospective. La période
sombre, celle de la Seconde Guerre mondiale, que Foujita a passée en
Asie, et sa collaboration au militarisme japonais y feront l’objet d’un
chapitre. Maison de la culture du Japon à Paris, du 16 janvier au 16 mars.
• Vasarely enfin
Après
l’éteignoir pour son œuvre que furent les conflits liés à la
succession, voici l’heure de retrouver le «continent Vasarely», le père
de l’art optique (1906-1997). Après une jeunesse hongroise, Victor Vasarely s’installe
à Paris en 1930 avant de se consacrer à l’art au lendemain de la
Guerre. Il pose les fondements de ce qui deviendra l’op art. Dans les
années 1970, il s’inscrit pleinement dans la culture populaire et
l’imaginaire des Trente Glorieuses. Centre Pompidou, du 6 février au 6 mai.
• Theaster Gates, la voix noire
Pemière
exposition personnelle en France de Theaster Gates (né en 1973), déjà
star des musées américains et des grandes collections. Ce fils de
Chicago poursuit avec «Amalgam» l’exploration des «histoires sociales de
la migration, de l’esclavage et de sa domination sexuelle impériale»,
en revenant sur un épisode de l’histoire américaine. Palais de Tokyo, du 20 février au 12 mai.
• Le feu expressionniste
Né
à Munich de la scission d’un groupe d’artistes modernes, Der Blaue
Reiter (Le Cavalier bleu) concentre à partir de 1911 les éléments les
plus avant-gardistes. Avec notamment Franz Marc (1880-1916) et August
Macke (1887-1914). C’est à ce duo aussi éphémère que radical que la
dépendance du Musée d’Orsay entend rendre hommage. Explosion de couleurs
attendue donc. Et coup de loupe sur l’œuvre rare de ces fauves
d’outre-Rhin fauchés avant d’avoir eu écho de leur gloire. Musée de l’Orangerie, du 6 mars au 17 juin.

• Ren Hang à la MEP
Première exposition majeure de l’œuvre de l’artiste chinois Ren Hang depuis sa disparition tragique à 29 ans en 2017,
et première dans une institution parisienne. Tout le romantisme du
monde, toute la beauté, toute la liberté de l’art en plus de 150 œuvres,
issues de collections européennes et chinoises.Maison européenne de la photographie, du 6 mars au 26 mai.
• Un Orient rêvé
En soixante œuvres issues des plus grandes collections, celui, réel ou fantasmé, des peintres. Musée Marmottan-Monet, 7 mars au 21 juillet. www.marmottan.fr
• L’Océanie en majesté
Ce
continent, qui est le plus vaste du monde si l’on inclut ses eaux, va
accoster quai Branly. Grâce à une collaboration avec la Royal Academy de
Londres, la plupart des grands chefs-d’œuvre seront du rendez-vous.
Pirogues de six mètres, cartes de navigation en branche de canne à
sucre, colliers de jade, capes de plumes, pectoraux en nacre, boucliers
et casse-tête rivaliseront de décors d’entrelacs et d’esprits sacrés.
Certes, la beauté plastique subjuguera à coup sûr, mais on ne sait
comment seront expliquées ces 170 pièces très variées, nées d’époques
différentes et issues de quelque 25.000 îles. Musée du quai Branly-Jacques Chirac, du 12 mars au 7 juillet.
• Les nabis décorateurs
Bonnard,
Vuillard ou encore Maurice Denis ont été de grands décorateurs. Rappel
de ce désir d’art total né dans le sillage de Gauguin à Pont-Aven à la
fin du XIXe siècle. Musée du Luxembourg, 12 mars au 30 juin.
• Prestigieuses collections
Profitant
de travaux d’extension de la fondation E. G. Bührle à Zurich, le Musée
Maillol lui emprunte ses Monet, Cézanne, Gauguin, Picasso… Cette
collection est aussi riche que sulfureuse. Elle a en effet été
constituée par un industriel suisse qui a participé secrètement au
réarmement de l’Allemagne avant-guerre. Acquisitions moralement
douteuses, achats de faux et même vol d’œuvres majeures en 2012: chacun
de ces épisodes sera détaillé aux cimaises. Musée Maillol, du 13 mars au 21 juillet.
La
Fondation Louis-Vuitton accueillera quant à elle l’une des collections
impressionnistes les plus importantes du Royaume-Uni, celle de
l’Institut Courtauld, du nom de ce mécène anglais qui exposa à Londres,
après les avoir achetés, Renoir, Manet ou encore Cézanne. Fondation Louis-Vuitton, du 20 février au 17 juin.
• Le maître Hammershoi
Première réunion depuis vingt ans des œuvres déprimantes et rigoureuses du maître de la peinture danoise (1864-1916). Musée Jacquemart-André, du 14 mars au 22 juillet.

• Thomas Houseago sculpteur
Première rétrospective en France de Thomas Houseago,
né à Leeds (Grande-Bretagne) en 1972, mais figure de la scène de Los
Angeles. Sculpteur puissant, il utilise comme personne le bois, le
plâtre, le métal, le béton ou le bronze. Et s’inscrit, par sa force et
sa modernité classique, dans la lignée de sculpteurs qui, de Henry Moore
à Georg Baselitz et Bruce Nauman, représentent la figure humaine dans
l’espace. Musée d’art moderne de la Ville de Paris, du 15 mars au 14 juillet.
• Tout Thomas Schütte
Élève
de Gerhard Richter à la Kunstakademie de Düsseldorf jusque dans les
années 1980, Thomas Schütte est reconnu comme l’un des réinventeurs de
la sculpture. Lion d’Or à la Biennale de Venise en 2005, il est autant
marqué par l’art minimal et conceptuel que par la sculpture classique et
ses grands codes de représentation. «Trois Actes» est sa première
rétrospective parisienne. Monnaie de Paris, du 15 mars au 16 juin.
• Le retour de Toutankhamon
L’Égypte,
qui a besoin d’argent et doit retrouver de l’attractivité, promène les
souvenirs de son plus grand mythe à travers le monde. Vestiges de
sculptures et éléments de mobilier découverts dans la tombe inviolée de
ce pharaon historiquement de peu de poids feront ainsi escale à Paris.
Avec parcimonie. Seulement 23 objets de taille importante et 143 autres
petits, aucun n’étant considéré comme un chef-d’œuvre: la majorité du trésor de Toutankhamon est réservée pour l’ouverture du Grand Egyptian Museum annoncée cette année. Pour compenser, tous seront largement mis en scène et expliqués. Grande Halle de la Villette, du 23 mars au 15 septembre.
• Le modèle noir
Comment
l’homme noir a-t-il été traité dans les arts du début du XIXe siècle à
l’aube des décolonisations? On peut compter sur Cécile Debray et
Stéphane Guégan pour montrer sans esprit de repentance que, de Géricault
à Matisse, le modèle à peau foncée s’est hissé au-delà du rôle du mage
Balthazar ou de la servante de l’Olympia de Manet pour accéder au premier plan. Musée d’Orsay, du 26 mars au 14 juillet.
• Lune
Pour
les cinquante ans des premiers pas de Neil Armstrong sur le plus proche
satellite de la Terre, une évocation des missions lunaires et des
innombrables voyages imaginaires faits par les poètes et les artistes. Grand Palais, du 3 avril au 22 juillet. www.grandpalais.fr
EN PROVINCE – Les riches heures de l’art en région
• Cassel
Dansons,
chantons et festoyons dans les villages du Nord au rythme des saisons.
Fêtes et kermesses au temps des Brueghel à l’heure du 450e anniversaire
de la mort du fondateur de cette lignée de peintres. Musée de Flandre, 16 mars-14 juillet. www.museedeflandre.fr
• Giverny
Le
musée du petit village des bords de Seine (Eure) fêtera ses 10 ans en
rendant hommage au maître de céans. Par un choix d’œuvres, Monet sera
confronté à son contemporain, le peintre Jean-Francis Auburtin
(1866-1930). Deux regards différents portés sur les mêmes paysages. Musée des impressionnismes, 22 mars-14 juillet. www.mdig.fr
• Lens
L’Iliade et L’Odyssée.
Les deux grands fleuves homériques couleront de leurs sources à leurs
larges estuaires contemporains, avec leurs rivières et leurs canaux
littéraires et artistiques, grâce au commissariat magistral d’Alexandre
Farnoux, directeur de l’École française d’Athènes. Louvre-Lens, 27 mars-22 juillet. www.louvrelens.fr
• Dijon
Après
plus de dix ans de travaux, réouverture complète du Musée des
beaux-arts, le 17 mai. Plus de 4.200 m2 permettront de présenter
1.500 œuvres au cœur de la ville. Inauguration de ce haut lieu de la
Bourgogne-Franche-Comté avec Yan Pei-Ming.
• Metz
Programme étincelant au Centre Pompidou-Metz avec le maître coréen du vide et du geste chorégraphié, Lee Ufan
(du 27 février au 30 septembre), puis la poétesse de la performance et
reine des papillons, Rebecca Horn (du 6 juin au 11 novembre).
• Nice
En
2019, la Ville de Nice célèbre le centenaire de la Victorine, studios
légendaires. Expositions tous azimuts, De «Nice, Cinemapolis», à partir
du 10 mai, au Musée Masséna, à «Cinematisse» au Musée Matisse en septembre.
• Toulouse
Première exposition concentrée sur «Picasso et l’exil. Une histoire de l’art espagnol en résistance». L es Abattoirs, du 15 mars au 25 août.
• La Seyne-sur-Mer
Avec «Papiers 1949, 2003» la Villa Tamaris propose de retrouver un grand peintre de la figuration narrative, Gilles Aillaud, mort en 2005. La Seyne-sur-Mer, jusqu’au 18 mars.
• Marseille
«On danse?» au Mucem, on danse tous. Du corps, premier territoire de la danse, à la transe, qui nous le fait oublier. Mucem, du 23 janvier au 20 mai.
• Avignon
L’artiste Francesco Vezzoli, qui représenta l’Italie à la 53e Biennale de Venise en 2007, envahit de sa logique fantasque la Collection Lambert. Du 3 mars au 10 juin.
EN EUROPE – De Bonnard à Bill Viola, un programme international
• Zurich
Première rétrospective Oskar Kokoschka depuis trente ans en Suisse. Parmi les 200 œuvres, le triptyque monumental «La Saga de Prométhée» et la Fresque pour Alma Mahler, exposés pour la première fois en Suisse. Kunsthaus Zurich, Suisse, jusqu’au 10 mars 2019.

• Londres
La Royal Academy of Arts réunit les œuvres de Bill Viola,
artiste américain pionnier de la vidéo et membre de la Royal Academy
(né en 1951), et les dessins de Michel-Ange (1475-1564). RAA, Londres, du 26 janvier au 31 mars. Avec «Pierre Bonnard:
La couleur de la mémoire», la Tate Modern présente la première
grande exposition consacrée à l’artiste français du temps suspendu, du
bain et du jardin d’été au Royaume-Uni depuis vingt ans. Tate Modern, Londres, du 23 janvier au 6 mai.
• Bruxelles
Première grande exposition monographique de Bernard van Orley,
figure clef de la Renaissance flamande. Peintre à la cour de
Marguerite d’Autriche et Marie de Hongrie, il a portraituré les plus
grands de son temps. Bozar, Bruxelles du 20 février au 26 mai.
• Bâle
«Picasso, Bleu et rose». Acte II à la Fondation Beyeler pour
ceux qui ont adoré ou raté l’acte Ier au Musée d’Orsay. Plus de
dessins ni d’archives, mais 80 peintures, gouaches et sculptures, dont
20 présentées en exclusivité à Bâle. Fondation Beyeler, Bâle, du 3 février au 26 mai.
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Cet article est publié dans l’édition du Figaro du 07/01/2019.
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Source :© Toutankhamon, Bonnard, Courbet… Notre sélection des expositions phares de l’hiver
As I leave far from these places. Is it possible to show some of the articles eg painting, sculpture.. etc with the name of the artist.
Thanks