
Invité du JT de TF1, le nouveau patron de LR a redit sa volonté de rassembler «tous ceux qui veulent tirer des leçons des erreurs du passé». Plus tôt dans la journée, il a multiplié les coups de fil, sous le regard vigilant des juppéistes.
Tout avait pourtant bien commencé. La victoire à peine connue, son portable n’a pas arrêté de sonner. Laurent Wauquiez, désormais patron des Républicains, a d’abord eu dimanche soir sa mère, Éliane Wauquiez-Motte, maire du Chambon-sur-Lignon, venue le voir plusieurs fois pendant la campagne, puis Nicolas Sarkozy qui l’a appelé pour le féliciter, ou encore François Fillon qu’il avait rencontré jeudi dernier en tête à tête. Laurent Wauquiez a aussi eu ses deux concurrents Florence Portelli et Maël de Calan – avec lesquels il a rendez-vous ce mardi au siège des Républicains – ainsi que Bernard Accoyer et quelques-uns de ses proches soutiens comme Brice Hortefeux.
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Et le rythme s’est encore accéléré lundi. Laurent Wauquiez est revenu au parti LR, rue de Vaugirard, comme président élu. Pas un vrai changement quand on sait que son ancien bureau se trouvait à quelques mètres de celui qu’il occupera désormais, au 8e étage de l’immeuble. À 9h30, le nouveau patron du parti avait rendez-vous avec Bernard Accoyer pour une passation de pouvoirs et un point sur les Républicains, un an après la prise de fonction du secrétaire général. À l’époque, les deux hommes se regardaient en chiens de faïence : le quadragénaire voulait le parti quand l’autre, soutien de François Fillon qui l’avait nommé, se méfiait de l’ambition du cadet. Depuis, les deux hommes ont appris à travailler ensemble et Bernard Accoyer a salué de façon appuyée la victoire du nouveau chef de LR.
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Lundi, dans la matinée, Laurent Wauquiez a aussi eu un certain nombre de personnalités de droite comme Édouard Balladur, Nicolas Sarkozy au téléphone pour évoquer entre autres son 20 heures sur TF1, Alain Juppé une poignée de secondes – le maire de Bordeaux était en rendez-vous -, Joseph Daul, président du Parti populaire européen (PPE), pour revenir sur la préparation du sommet du PPE – auquel Laurent Wauquiez assistera jeudi aux côtés d’Angela Merkel.
«Pour moi, ce qui compte c’est de réoffrir aux Français un choix politique»
Le patron des Républicains a aussi échangé quelques textos avec Xavier Bertrand, avant que celui-ci n’annonce son départ du parti lundi soir, pour essayer de convenir d’une date de rendez-vous, eu un entretien sympathique avec Christian Estrosi… mais il n’a pas eu le temps d’appeler Valérie Pécresse. Elle non plus. Journée trop chargée pour les deux présidents de région manifestement. D’autant plus que Wauquiez voulait préparer sa première intervention télévisée.
Sur le plateau du JT de TF1, le patron du parti a redit sa volonté de rassembler «tous ceux qui sont de bonne foi et veulent tirer des leçons des erreurs du passé». «Pour moi, ce qui compte c’est de réoffrir aux Français un choix politique. On a pu décevoir les Français, ce que je veux c’est réaffirmer les valeurs de la droite», a-t-il poursuivi, désireux d’incarner l’opposition face à Emmanuel Macron.
«Entre parler de rassemblement comme Wauquiez et faire ce rassemblement, il y a un cap»
Un double message que les juppéistes, à ce stade toujours membres de LR, ont écouté attentivement, plaçant Wauquiez sous «observation». À l’image du premier d’entre eux, Alain Juppé. «Élection sans suspense à LR. Très nette victoire de Laurent Wauquiez. À lui de jouer, maintenant, avec sa génération», a réagi le maire de Bordeaux sur Twitter, préférant saluer son poulain Maël de Calan. «Alain Juppé observe et attend de voir. Le vote a parlé clairement. Mais c’est une droitisation totale. Et entre parler de rassemblement comme Wauquiez et faire ce rassemblement, il y a un cap », explique un proche du maire de Bordeaux.
Un constat partagé par Jean-Pierre Raffarin. Sur France Inter, l’ancien premier ministre a lui aussi expliqué qu’il regardait «Laurent Wauquiez avec vigilance» et jugé «ambiguë» la position du nouveau président de LR face au FN pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle.
Xavier Bertrand quitte le parti, Bussereau s’interroge
Pour autant, les juppéistes se laissent du temps avant de trancher. Comme Dominique Bussereau. «Je prendrai ma décision devant le sapin, dans la chaleur du foyer familial», précise le président LR du conseil départemental de Charente-Maritime et président de l’Association des départements de France. S’il n’écarte pas l’hypothèse d’un départ de LR, aucune autre offre politique ne l’intéresse pour le moment. «Agir est une petite famille, très sympathique, mais si je devais quitter les Républicains, ce serait pour être un élu sans étiquette, divers droite», soutient-il en considérant que la «balle» est aujourd’hui dans le camp du nouveau président de LR.
En dépit du départ de Xavier Bertrand, l’intéressé ne compte pas la lâcher tout de suite… Mardi, il se rendra à la réunion des députés LR aux côtés de Christian Jacob, le président du groupe à l’Assemblée. Avant un déjeuner avec Gérard Larcher, le président du Sénat.
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Source: Présidence des Républicains : après sa victoire, Wauquiez cherche à ménager les sensibilités
y avait longtemps qu’on n’avait pas entendu des trucs pareils sur youpins, ou juifs de France….. quel argument !