M. GUY MOLLET en 1967: surprise et tristesse devant la déclaration du général de Gaulle.

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Guy Mollet, notre allié, notre ami !

Toulouse, 5 juin. – Prenant la parole
dimanche à Toulouse devant des militants socialistes. M. Guy Mollet a
commenté en ces termes la situation au Moyen-Orient : ” Il ne m’est pas
possible de taire notre surprise et notre tristesse quand nous avons
pris connaissance de la déclaration faite à l’issue du dernier conseil
des ministres et dont on a tenu à préciser qu’elle était de la main même
du général de Gaulle. Surprise en apprenant que la France n’était
engagée à aucun titre ni à aucun sujet avec aucun des Etats en cause. La
tradition républicaine veut que l’Etat soit toujours engagé par les
décisions des gouvernements qui se succèdent. La France n’a pas commencé
en 1958 et elle ne prendra pas fin avec la disparition du gaullisme. Et
d’ailleurs le général de Gaulle ne s’est-il pas lui-même engagé à
l’égard d’Israël lorsque Ben Gourion le saluait comme l’ami et l’allié ?


Et quelle tristesse aussi de voir la France adopter ce comportement.
Les U.S.A. et la Grande-Bretagne ne sont pas plus ” alliés ” ni “
engagés ” que nous. C’est le même jour et dans le même débat aux Nations
unies, en mars 1957, que furent pris ces engagements sur la libre
circulation dans le golfe d’Akaba ; si ces nations jouaient elles aussi
aux Ponce-Pilate et adoptaient la même attitude que la France, ce serait
la guerre et peut-être un monstrueux pogrome.


Comment, après cela, oser parler du droit de vivre d’Israël ? Comment
encore oser présenter cette étonnante définition de l’agresseur : celui
qui le premier prendrait les armes ? Alors, un blocus n’est pas une
agression ? Tout le droit international s’inscrit en faux contre cette
conception.

” Nous avons dit
dès la première heure notre accord avec la proposition française d’une
concertation entre les quatre grandes puissances. Il nous faut le
répéter, mais préciser avec toute l’insistance possible qu’une telle
concertation n’a d’intérêt que si elle ne doit pas aboutir à des
conclusions munichoises. “

M.
Guy Mollet a poursuivi : ” La déclaration du général de Gaulle est
grave. Israël se trouve dans la situation de la Tchécoslovaquie en 1938.
C’est préparer la guerre que tenir le langage de la France. Je ne veux
pas qu’on dise que j’ai eu raison en 1956. J’aurais voulu avoir tort.
L’important est, maintenant, que les adversaires de l’opération de Suez
comprennent qu’il faut sauver Israël, ce pays de pionniers fait avec des
rescapés des camps de la mort et qui a forgé sa prospérité dans un
désert et forcé l’admiration du monde. “

Source: M. GUY MOLLET : surprise et tristesse devant la déclaration du général de Gaulle.

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