Les confidences d'Anne Hidalgo avant la bataille des municipales

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Anne Hidalgo en visite à l’usine Arcade Cycles, fabricant du nouveau Vélib’, à La Roche-sur-Yon, le 19 décembre. – Crédits photo : LOIC VENANCE/AFP

La maire socialiste de Paris affûte déjà ses armes en vue des prochaines municipales. Prête à défendre son mandat et à rendre les coups, elle livre au Figaro les clés de son opération reconquête.

À l’hôtel de ville de Paris, l’heure est à la reconquête. Anne Hidalgo ne cache pas son envie d’être réélue lors des prochaines municipales de 2020 ou 2021, la date n’a pas été confirmée par le gouvernement. Elle se prépare déjà face à une configuration politique incertaine. La semaine dernière, dans la voiture-bar d’un TGV qui l’amène visiter une usine vendéenne qui fabrique les nouveaux Vélib’, elle se confiait au Figaro: «J’adore ma fonction.» Inaugurer les Jeux olympiques de 2024? «J’adorerais ça.» Pour cela, il faudra affronter La République en marche, qui a la cote dans la capitale, et ne pas se faire chiper d’arrondissement par La France insoumise. «Je n’ai jamais connu le confort en politique», sourit-elle.

Déterminée, elle ne semble aucunement déprimée par les commentateurs qui lui prédisent un crash. À la lecture de la presse, son premier adjoint, Bruno Julliard, hausse des épaules avant de dénoncer «une entreprise de bashing» lancée contre sa patronne. «Dans la vie politique, quand vous occupez un rôle de premier plan, vous devenez une cible. Mais quand vous êtes une femme alors c’est puissance 10!», assure Anne Hidalgo qui conspue «la misogynie» du microcosme. Ce qui n’empêche pas son entourage de prendre au sérieux la puissance des attaques qui visent la maire. «Il n’y a plus Christiane Taubira ou Najat Vallaud-Belkacem pour concentrer les attaques de l’extrême droite et d’une certaine droite», souffle-t-on. «C’est vrai qu’il n’y en a plus beaucoup, des hommes et des femmes politiques de gauche encore debout», observe l’intéressée.

«Dans la vie politique, quand vous occupez un rôle de premier plan, vous devenez une cible. Mais quand vous êtes une femme alors c’est puissance 10 !»

Anne Hidalgo

Face à ce constat, ses proches ont décidé de sonner le branle-bas de combat. Début décembre, à l’occasion d’un séminaire annuel, il a été décidé d’organiser la riposte. «Anne Hidalgo est surexposée. On a convenu que nous devions trouver un moyen de mieux l’entourer. Ses adjoints doivent être plus présents dans les médias», témoigne Emmanuel Grégoire, le patron du PS parisien. L’adjoint chargé des finances dénonce la prolifération sur Internet de fake news: «On doit adapter notre dispositif, faire du fact-checking et être davantage présent sur les réseaux sociaux.» Ainsi, Anne Hidalgo prévoit d’organiser régulièrement des Facebook live à partir de la rentrée.

L’offensive s’opère aussi avec une plateforme citoyenne, «Paris en commun», lancée le 12 décembre dernier à La Recyclerie (XVIIIe arrondissement). C’est son conseiller Serge Orru qui est à la manœuvre pour fédérer des personnalités de la société civile qui seront chargées de mettre en valeur le bilan de la socialiste. Certains y verront une ressemblance évidente avec En marche!. «Ce n’est pas illégitime que la maire s’interroge sur comment elle prépare les échéances avec des personnalités qui lui sont proches», témoigne Catherine Baratti-Elbaz, la maire PS du XIIe arrondissement. «Le calendrier est un élément clé en politique», note Anne Hidalgo, qui se présente comme «une personne très analytique».

L’élue a décidé de changer ses priorités. Absorbée par de nombreux déplacements à l’international, Anne Hidalgo veut montrer qu’elle est au toujours au contact avec les Parisiens. «Jusqu’à maintenant, elle se déplaçait pour des manifestations bien identifiées. Dorénavant, elle veut davantage déambuler et multiplier les contacts», témoigne un proche. Objectif: être plus accessible. «J’ai eu la chance de rehausser l’image de Paris à l’international, avec des résultats tangibles au regard de la place de Paris dans les classements internationaux et le retour des touristes après les attentats. Quand je pars chercher les Jeux olympiques à l’étranger, c’est aussi pour offrir des emplois aux Parisiens. Ça ne se serait pas fait en restant dans mon bureau», se justifie l’édile. «Ses succès à l’international ont pu donner l’illusion qu’elle s’éloignait du terrain», reconnaît Emmanuel Grégoire.

«Il y a une approbation très nette de sa politique, et pas seulement à gauche»

Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop

Anne Hidalgo admet toutefois qu’elle doit maintenant se pencher sur des problèmes moins clinquants. «On doit produire des effets plus visibles sur la propreté et sur la lutte contre les incivilités», dit-elle. «Sur la propreté, les résultats ne sont pas au rendez-vous mais on s’y attaque», assure Emmanuel Grégoire.

La séquence électorale de 2017 a été un choc pour la maire. La poussée des Marcheurs et de La France insoumise lui a obligé de repenser autrement sa fin de mandat et son plan d’attaque pour les prochaines municipales. Néanmoins, Frédéric Dabi, le directeur adjoint de l’Ifop, estime que la socialiste peut surprendre: «Les différentes enquêtes effectuées nuancent le “Hidalgo bashing”. Son socle à gauche ne s’est pas effrité», relève-t-il. «Il y a une approbation très nette de sa politique, et pas seulement à gauche. Même si les critiquent se focalisent sur sa méthode», complète le sondeur. À droite aussi, on ne l’enterre pas non plus. Un ténor qui rêve d’occuper le grand bureau de l’hôtel de ville le concède: «Il faut encore se méfier de la tortue Hidalgo.»


Source: Les confidences d’Anne Hidalgo avant la bataille des municipales

One Response to "Les confidences d’Anne Hidalgo avant la bataille des municipales"

  1. Albert Zouari
    Albert Zouari   26 décembre 2017 at 18 h 38 min

    Sa chute est proche pauvre fille desiqluilibree Hollande l a marquée

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