Commentaire:
Non Monsieur Joffrin, Alain Finkielkraut n’a pas frappé, il a pensé et analysé une situation intolérable dans un État démocratique qui respecte un droit fondamental: celui de la présomption d’innocence.
Ce terme est d’ailleurs totalement approprié jusqu’au jour où sera prononcé une mise en examen par une juge.
Jusqu’à ce moment-là chacun a droit au respect de sa personne .
Par ailleurs, après la mise en examen, il n’y a plus réellement de présomption d’innocence mais plutôt une présomption de culpabilité car n’oublions pas qu’une ordonnance de mise en examen par un Juge d’Instruction est elle-même un premier jugement !
Ce n’est que la volonté de tordre le cou aux mots qui a fait que, dans les années 80, on ait remplacé la terminologie de “présomption de culpabilité” par celle de “présomption d’innocence”.
Or, qui pourrait imaginer que l’on puisse mettre en détention préventive, pendant deux ou trois ans, voire plus, un “présumé innocent” ! Cela serait une atteinte grave et inadmissible des droits de la personne.
Si donc, à partir de la mise-en-examen, le prévenu pourrait être considéré comme “présumé coupable”, il est clair qu’avant ce moment-là, il est moralement inadmissible de le considérer coupable, et encore moins sur la base d’une simple plainte ou dénonciation, oubliant par là-même de droit fondamental à un procès équitable dû à tout citoyen !
De plus, on doit rappeler qu’en droit pénal français le témoignage n’est pas une preuve mais uniquement «une présomption de début de preuve» susceptible de devenir un début de preuve, et cela quel que soit le nombre de témoins.
Ainsi, tel naguère le lynchage, on jette donc en pâture des noms, on condamne médiatiquement ( et donc factuellement) et cela avant même le début d’une enquête et sur la base de simples dénonciations !
On condamne avant d’avoir jugé, avant d’avoir enquêté et même, sans que la personne dénoncée ne puisse défendre sa cause mettant en exergue une atteinte grave aux libertés fondamentales, au premier rang desquelles figure le droit au contradictoire.
Tout cela est d’autant plus étrange qu’on s’élève avec une véhémence inattendue sur le fait que lorsqu’il s’agit de terroristes ou de criminels antisémites, on veuille interdire de prononcer leur simple nom ou leur origine; alors qu’a contrario, on trouve tout-à-fait normal, voire impérieusement nécessaire, de dénoncer par leur nom «les monstrueux porcs bourgeois» susceptibles d’abus !
Ces dénonciations sont d’autant plus dérangeantes que le temps passé depuis l’acte présumé délictueux rend totalement impossible l’obtention de la moindre preuve, et cela même si , dans le cas d’espèce, les faits ne seraient pas prescrits !
Non, Monsieur Joffrin, dans un État de droit une accusation ne doit refléter aucune velléité de vengeance, voire pire, aucune volonté d’instrumentalisation au profit d’une idéologie. Non, dans un État de droit, une accusation, comme la plainte qui la suit, doit suivre impérativement les directives de la procédure pénale qui est extrêmement précise et que nous avons mis tant de siècles à mettre en place !
Alors, OUI, Alain Finkielkraut est bien dans son rôle de philosophe, de penseur, de témoin de notre société et de citoyen d’un État de droit, quand il en dénonce les dérives !
Richard C. ABITBOL
Président
|
Quelle belle réponse de Richard Abitbol.
Personne n’apprécie les vrais violeurs. Mais il existe de faux violeurs qui se trouvent vampés par des femmes attirées par la lumière, la notoriété ou qui jouent avec le feu. Ce n’était surement pas le cas des violeurs de Cologne.
Quand a Tarik Ramadan, le véritable intérêt était plus de démasquer son double jeu, sa double face, plus que de dénoncer ses turpitudes