Hervé Morin presse la droite et le centre de bâtir «un modèle de fermeté»

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Pour le président des Centristes, les Français se «demandent où va le pays» et la préparation d’une «alternative» pour 2022 est une question urgente.

En cette rentrée politique, Hervé Morin défend déjà avec vigueur l’idée d’une alternative dans la perspective de l’élection présidentielle en 2022. Que ce soit samedi, lors de la rentrée politique de Valérie Pécresse dans l’Essonne ou dimanche en Normandie, lors de sa traditionnelle « Fête de la pomme », le président des Centristes fait part d’une inquiétude qu’il juge croissante dans l’opinion et sur le terrain. « Les Français se demandent où va le pays. Dans un climat d’immense morosité, ils sont d’un grand pessimisme face à ce qu’ils perçoivent comme une déliquescence du pays, du pouvoir et de l’ordre », confie-t-il au Figaro.

Morin accuse l’exécutif d’un « manque d’anticipation » de la rentrée, notamment scolaire, et fait un parallèle entre la situation actuelle et la gestion de la crise sanitaire en mars dernier. Tout au long du week-end, il s’est montré très offensif sur la question de la sécurité. « La situation est très inquiétante. Depuis les gilets jaunes, les gens ont compris que le pouvoir était fragile, friable. C’est un climat dans lequel on a le sentiment qu’il est possible de ne rien respecter. C’est pour cela que pour nombre de nos compatriotes, cette impression de délitement et d’effondrement des repères majeurs est réelle », dit l’ex-ministre.

 

«Si j’étais candidat à la présidentielle…»

 

Fort de ce constat, Morin presse la droite et le centre de préparer l’avenir sans tarder. « Une chose est sûre, si aucune alternative n’émerge, l’alternative, ce seront les extrêmes. À nous de construire une réponse dès maintenant. Si j’étais candidat à la présidentielle, je consacrerais d’urgence du temps à la reconstruction d’un projet visant à remettre de l’ordre en France en réunissant tous les acteurs (policiers, magistrats, acteurs de la prévention, monde carcéral…). C’est impératif. Nous devons bâtir un système où l’on ne fléchit pas, où la main de l’État est ferme », insiste l’élu régional.

Il rejette les critiques voyant les interventions politiques de cette rentrée une dérive idéologique sur les questions de sécurité. « Il n’y a pas de surenchère sécuritaire, il n’y a plus de respect de la loi, ce n’est pas la même chose», juge-t-il en évoquant la longue liste des violences constatées cet été. « Il est urgent de préparer l’alternance et que cette alternance soit incarnée », poursuit Hervé Morin, le regard tourné vers François Baroin.

À ses yeux, si la candidature du maire de Troyes finissait par émerger, elle « s’imposerait à tout le monde ». Dans le cas contraire, il voit le cap des prochaines élections régionales de mars 2021 comme un horizon politique décisif après lequel s’imposera le choix d’un mode de désignation.

 

Perplexe face à la nouvelle stratégie de l’UDI

 

En cette rentrée politique, le centre n’échappe pas à la tectonique des plaques. Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, invite Christian Jacob, le président des Républicains, à la rentrée de son mouvement à Vendôme (Indre-et-Loire), prévue du 9 au 12 septembre. Hervé Morin porte un regard pour le moins prudent face à ce réchauffement climatique. « La crédibilité de Lagarde, qui change de pied tous les trois mois me laisse perplexe. Il a été pro-Macron en septembre 2016, pro-Fillon en novembre 2016 puis s’est rapproché de Macron », souffle le président des Centristes. Partenaire de toutes les campagnes des Républicains, notamment depuis le début du quinquennat, Morin aurait plutôt envie de mettre en garde LR face aux stratégies de l’UDI.

Concernant le Modem, le retour de François Bayrou dans les radars officiels de l’exécutif n’inspire pas davantage le président de la Normandie. Le maire de Pau sera nommé jeudi, en conseil des ministres, haut-commissaire au plan et à la perspective, en lien direct avec l’Élysée et sans être rattaché au gouvernement.

 

«Le Modem n’a pas existé depuis quatre ans»

 

« Le problème du Modem est qu’il n’a pas existé depuis quatre ans, il n’a aucune expression politique autonome. Un, ils n’ont aucune fonction gouvernementale importante, deux, il était déjà en lien direct avec l’Élysée et ce nouveau poste ne change rien. En réalité, cette nomination n’est qu’un moyen pour Emmanuel Macron de traiter sa majorité et de continuer à faire en sorte que l’on n’entende pas le Modem », estime l’élu normand qui ne voit dans cette relation qu’un attelage basé sur une interdépendance politique.

Quant à l’idée de relancer un haut-commissariat au plan, Hervé Morin y voit moins une mauvaise idée qu’un problème de calendrier. « Pourquoi pas ? Mais dans un an, la campagne présidentielle sera relancée avec un horizon placé bien au-delà des six prochains mois. Je comprends que la fonction puisse manquer à un homme comme François Bayrou qui s’est toujours vu un destin national mais cette nomination est, à mon sens, un non-événement ».


 

 

Source: Hervé Morin presse la droite et le centre de bâtir «un modèle de fermeté»

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