La manifestation est devenue un rendez-vous incontournable. Le jury, présidé par John Malkovich, devra départager dix films.
Le coup d’envoi de la 10e édition du Festival du film francophone sera donné ce mardi soir avec la projection d’Au revoir là-haut de et avec Albert Dupontel. Cette adaptation attendue du roman de Pierre Lemaitre (Prix Goncourt 2013 ) sortira en salle le 25 octobre.
Le délégué général du festival, Dominique Besnehard, prévoit beaucoup d’«émotion» entre les dix films en compétition et les quinze avant-premières proposées: «S’il y a une thématique, c’est le style “J’me voyais déjà”, la réussite et l’ambition, comme Maryline de Guillaume Gallienne sur une jeune femme qui veut devenir actrice, Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky, le premier film de l’humoriste Nawell Madani (C’est tout pour moi!), Le Prix du succès, sur l’ascension d’un one-man-show de Teddy Lussi-Modeste ou Surface de réparation qui dévoile les coulisses du football signé Christophe Regin.»
« Il y avait longtemps que je souhaitais un acteur francophone de cette envergure »
Dominique Besnehard, organisateur avec Marie-France Brière, «travaille toute l’année» mais ne dédaigne pas Cannes. Ainsi, l’excellent Petit paysan, d’Hubert Charuel, sera en lice pour le trophée du meilleur long-métrage. «J’apprécie souvent les films qui viennent de la Semaine de la critique, signale le créateur de la série Dix pour cent qui avait déjà programmé Hippocrate de Thomas Lilti à Angoulême.
Si, il y a dix ans, on avait prédit à Dominique Besnehard que le Festival du film francophone d’Angoulême serait encore là, l’aurait-il cru? «Nous l’avons lancé d’une façon un peu inconsciente, mais ça a marché», résume l’ex-agent des stars. Pas peu fier de recevoir cette année John Malkovich comme président du jury, qui sera notamment entouré de Laura Smet, Lucas Belvaux, Denise Robert, Claire Chazal ou Philippe Besson. «Il y avait longtemps que je souhaitais un acteur francophone de cette envergure», fait-il remarquer.
Au fil des ans, ce rendez-vous qui a vu Nathalie Baye, Sophie Marceau, deux Isabelle, Adjani et Huppert, et cette semaine Catherine Deneuve et Gérard Depardieu (à l’affiche de Bonne pomme, une comédie de Florence Quentin) a obtenu ses lettres de noblesse.
«Je suis fasciné par les stars et le glamour, mais j’adore aussi la France profonde, écouter les gens dans la rue, ce festival les rassemble»
Dominique Besnehard, qui attend la ministre de la Culture dimanche, revient sur les débuts: «Marie-France Brière avait pris du recul par rapport à la production télé et je venais de quitter Artmedia. Nous voulions un lieu historique, on a trouvé Angoulême – et une thématique. Il n’existait pas de festival de films francophones en France. Nous sommes deux monstres différents, nous nous sommes battus – ne revenons pas sur ma Ségolènemania! -, avons reçu des soutiens politiques, de sponsors aussi et réussi à convaincre que notre festival n’était pas qu’un rendez-vous de fin de saison entre copains.»
Très vite, Cédric Klapisch, Fabrice Luchini ou Gérard Jugnot ont répondu présent. «À partir d’Intouchables, d’Olivier Nakache et Éric Toledano avec Omar Sy, le festival est devenu un incontournable, mais cela a pris quatre ans. Le film a été un tsunami dès la fin de sa projection», se souvient Dominique Besnehard.
Les deux réalisateurs reviennent d’ailleurs dans la cité angoumoisine avec Le Sens de la fête. «Je suis fasciné par les stars et le glamour, mais j’adore aussi la France profonde, écouter les gens dans la rue, ce festival les rassemble, il y a le rêve cinéma et la réalité du spectateur», ajoute l’ancien agent.
Festival du film francophone, Angoulême (16), du 22 au 27 août. À voir également «120 ans de Gaumont», exposition au studio Paradis Magelis d’Angoulême. Accès libre.
La Côte d’Ivoire à l’honneur
Après le Liban, c’est la Côte d’Ivoire qui est l’invitée du 10e Festival du film francophone d’Angoulême. Pour la plus grande «fierté» du ministre de la Culture, Maurice Bandaman: «C’est l’un des festivals francophones les plus importants et la preuve que la Côte d’Ivoire fait du bon travail et encourage les cinéastes et les producteurs», résume ce dernier.
Dix longs-métrages représentatifs de la société africaine d’auteurs aussi divers que Philippe Lacôte, Sidiki Bakaba ou les regrettés Désiré Ecaré et Henri Duparc seront projetés à Angoulême. Maurice Bandaman estime qu’ils révèlent un cinéma «moderne».
«Depuis les années 1970, les metteurs en scène traitent des contradictions de la Côte d’Ivoire, des rapports entre les hommes et les femmes avec humour, notamment chez Henri Duparc, de conflit, de guerre, de politique et de culture, et également de partage et de tolérance», s’enthousiasme-t-il.
Un fonds d’aide permet selon lui de «développer le cinéma ivoirien, d’assurer sa promotion et la formation de metteurs en scène». Toutefois, ce dernier «peine» à s’imposer en France et dans le monde. «Il peut renaître avec la volonté du gouvernement et des privés et la sélection de films africains dans de grands festivals comme Cannes, où Timbuktu avait été sélectionné en 2014», assure Maurice Bandaman. Et, confiant, il évoque la dizaine de tournages en cours dans son pays.
- Catherine Deneuve et Gérard Depardieu pour célébrer les dix ans du Festival d’Angoulême
- John Malkovich, président du Festival d’Angoulême du film francophone
Source :© Le Figaro Premium – Festival du film francophone à Angoulême : 10 éditions déjà !
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