Famille juive séquestrée en septembre en Seine-Saint-Denis : 5 suspects arrêtés

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Selon les victimes, leurs agresseurs leur auraient lancé : « Vous êtes juifs donc vous avez de l’argent. »

Quatre hommes et une femme ont été interpellés mardi matin, soupçonnés d’avoir participé en septembre au cambriolage et à la séquestration d’une famille juive de Seine-Saint-Denis, « une agression antisémite » condamnée par les institutions juives et le ministre de l’Intérieur, a appris l’AFP de sources concordantes.

Parmi les cinq personnes placées en garde à vue figurent trois jeunes, soupçonnés d’être les auteurs de l’agression survenue à Livry-Gargan, un homme de 50 ans « très connu des services de police » qui pourrait être leur « chef » et une jeune fille de 19 ans, « complice » présumée, ont précisé à l’AFP des sources policière et judiciaire.

Le 8 septembre au petit matin, des cambrioleurs avaient pénétré par effraction dans le pavillon du militant associatif Roger Pinto, âgé de 78 ans, où se trouvaient également sa femme et son fils. Ils avaient d’abord séquestré le fils de la famille puis, au petit matin, s’en étaient pris à la mère et au père, qui avait reçu plusieurs coups de pied au thorax et à la tête. La famille avait été ligotée et séquestrée pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que la femme parvienne à alerter la police.

Selon les victimes, leurs agresseurs leur auraient lancé : « Vous êtes juifs donc vous avez de l’argent. »

L’agression avait provoqué un vif émoi dans la communauté juive, où Roger Pinto, président de l’association « de défense du peuple juif et de l’État d’Israël » Siona, a occupé de nombreuses fonctions au sein d’institutions.

Très vite, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait dénoncé une « odieuse agression ». « Selon les premiers éléments, la motivation de cet acte lâche semble directement liée à la religion des victimes », avait-il estimé.

Le parquet de Bobigny avait confié à la Sûreté territoriale du département une enquête pour séquestration, vol et extorsion en réunion avec violences et en raison de la religion des victimes.

Gérard Collomb, au centre, ministre français de l’Intérieur, près des lieux d’une attaque terroriste devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 6 juin 2017. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)

« Sanctions exemplaires »

Les enquêteurs cherchent à établir si le pavillon a été « ciblé » en raison de l’appartenance religieuse de ses occupants, selon une source policière.

Les victimes « pensent, au regard des propos tenus par les agresseurs, qu’ils ont été agressés car juifs », avait dit à l’AFP Marc Bensimhon, leur avocat, au moment des faits.

Dans un communiqué, le préfet de police de Paris Michel Delpuech, a estimé mardi que les conditions de l’agression « laissaient peu de doute quant au caractère antisémite de cette action crapuleuse ».

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a salué dans un communiqué l’interpellation de ces « cinq personnes susceptibles d’être impliquées dans la lâche et violente agression d’une famille de confession juive », soulignant que « la lutte contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme est une priorité des services de police et de gendarmerie ».

Mardi, l’avocat a dit son « immense satisfaction » à l’annonce de ces interpellations. Selon lui, « la police a beaucoup oeuvré et l’intervention du ministre de l’Intérieur y est pour beaucoup ».

Après cette agression, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) avait condamné « une nouvelle agression manifestement antisémite » et « préméditée ».

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait de son côté appelé « à une vigilance renforcée et à des sanctions exemplaires et dissuasives ». D’autant que l’affaire intervenait quelques mois après la mort de Sarah Halimi, une femme juive de 65 ans défenestrée en avril à Paris.

Pour la Licra, cette affaire rappelait « évidemment celle de Créteil », qui avait vu un couple séquestré et la femme violée en 2014 lors d’une agression pour laquelle cinq hommes devront être jugés aux assises avec la circonstance aggravante de l’antisémitisme.

« Onze ans après le meurtre antisémite d’Ilan Halimi, le fantasme du juif riche continue à faire ses victimes », avait de son côté déploré SOS Racisme, en allusion au jeune juif décédé en 2006 après avoir été séquestré et torturé par le « gang des barbares ».

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