Qui aurait parié, lors du déclenchement de la pandémie en mars 2020, qu’Emmanuel Macron serait aujourd’hui en passe de tenir ses engagements en matière d’emploi? À savoir atteindre les 7 % de taux de chômage en 2022 et tendre vers le plein-emploi trois ans plus tard. Sincèrement, pas grand monde, y compris jusqu’au premier cercle des inconditionnels du président de la République.

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Pourtant, les faits semblent, en première analyse, lui donner raison. Le chômage? Il est redescendu à 8 % de la population active à la fin du deuxième trimestre, à quelques dixièmes de son plus bas de 7,2 % atteint avant la crise. Et il est plus que probable qu’il aurait plongé sous la barre des 7 %, niveau que la France n’a plus atteint depuis fin 1981, sans le Covid-19. L’emploi? Il dépasse désormais de près de 200.000 le plus haut enregistré fin 2019. Et il y a également fort à parier que le plafond de 20 millions d’actifs dans le secteur privé, qui n’a jamais été dépassé, aurait été enfoncé si le PIB n’avait pas plongé de 8 % l’an dernier.

Au stade du cauchemar

Jamais la France n’a été dans une situation sociale, en termes d’emploi et de chômage, aussi favorable qu’aujourd’hui. Mais à quel prix? Les plus observateurs objecteront, à juste titre, qu’Emmanuel Macron a payé rubis sur l’ongle pour pouvoir afficher aujourd’hui ces excellents résultats, inespérés, en matière d’emploi.

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Activité partielle, fonds de solidarité, aide d’urgence en tout genre, prime à l’embauche de jeunes en CDI et en apprentissage… Le président de la République, avec la mise en œuvre de son «quoi qu’il en coûte», a en effet dépensé sans compter pour éviter l’effondrement de l’économie. Résultat, le mur de faillite anticipé au début de la crise n’a pas eu lieu, le million de chômeurs supplémentaires avancé est resté au stade du cauchemar et les tombereaux de licenciements annoncés sont demeurés au statut de projet dans les cartons des entreprises. Le prix à payer est une envolée de la dette qui ne redescendra pas sous les 115 % du PIB avant 2027.

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Le président de la République n’entend pas s’arrêter là. Depuis la rentrée, tout est mis en œuvre pour nettoyer statistiquement les chiffres du chômage, comme François Hollande et Nicolas Sarkozy en leur temps, et pouvoir ainsi présenter aux Français le meilleur des bilans en avril prochain. Prime de 1000 euros à l’embauche et multiplication des stages en entreprise pour les chômeurs de longue durée, contrat d’engagement pour les décrocheurs, reconduction des aides à l’apprentissage… Emmanuel Macron ne lésine pas sur les vieilles ficelles pour tenir sa promesse. «Notre priorité de l’été et de l’automne est bien de retrouver, non seulement le niveau d’emploi d’avant l’épidémie, mais de nous inscrire dans une trajectoire de plein-emploi», lançait-il le 12 juillet lors de sa dernière adresse à la nation. Le chef de l’État tient parole.