
Alors que la situation à Gaza continue de se dégrader, la France appelle à préserver la solution des deux Etats et se tient prête à soutenir tout effort pour y arriver.
Intervention de Mme Anne Gueguen, représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, Chargée d’Affaires a.i.
Conseil de sécurité – 27 août 2019
Monsieur le Président,
Je remercie le Coordinateur spécial des Nations unies Nikolay
Mladenov pour sa présentation éclairante qui a permis de faire un état
des lieux précis de la situation et des enjeux.
1/ En premier lieu, je souhaite attirer notre attention
collective sur la poursuite de la dégradation de situation à Gaza et sur
la nécessité d’y remédier.
La récente hausse des tensions dont nous sommes aujourd’hui
témoins doit nous inviter à suivre attentivement l’évolution de la
situation à Gaza dans les prochaines semaines. Il faut tout
faire pour éviter une nouvelle escalade, similaire à celle que nous
avons observée depuis début mai. Dans ce contexte, nous appelons les
parties à la plus grande retenue. Toute nouvelle victime civile doit
absolument être évitée.
Et je rappelle la ferme condamnation de la France des tirs depuis Gaza vers les zones habitées d’Israël.
Ces tensions sont le reflet de la crise plus vaste que
traverse Gaza, qui est à la fois humanitaire, économique et politique.
Nous le savons, il n’y aura de stabilité durable à Gaza que dans le
cadre d’un règlement négocié. Cela passe par le retour complet
de l’Autorité palestinienne d’une part, et par la levée du blocus
d’autre part, assortie de garanties de sécurité crédibles pour Israël.
2/ En deuxième lieu, Monsieur le Président, je souhaite
revenir sur les dangers qui pèsent aujourd’hui sur la solution des deux
Etats et risquent de la remettre en cause de manière irréversible.
La poursuite de la politique de colonisation à Jérusalem-Est
et en Cisjordanie nous éloigne toujours un peu plus de la solution des
deux Etats. La France a condamné les récentes décisions prises
par les autorités israéliennes les 5 et 6 août visant à permettre la
construction de 2 500 logements en Cisjordanie qui viennent s’ajouter
aux 4 500 nouvelles unités de logement approuvées depuis le début de
l’année. Ces décisions sont d’autant plus inquiétantes que cette
politique s’accompagne de déclarations préoccupantes sur l’annexion de
tout ou partie des territoires occupés.
Les démolitions d’habitations palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem Est se poursuivent en parallèle à un rythme soutenu.
La France, avec ses partenaires européens, a condamné les démolitions
de plusieurs bâtiments dans le quartier de Wadi al Hummus à Jérusalem
Est par l’armée israélienne. Ces démolitions en zones A et B sont
inédites, illégales en droit international, et marquent une nouvelle
étape dans la remise en cause de l’acquis d’Oslo.
Comme l’a réaffirmé la résolution 2334 de notre Conseil, la colonisation est illégale en droit international.
Cette politique contribue à attiser les tensions sur le terrain et sape
les conditions d’une paix juste et durable entre Israéliens et
Palestiniens. Elle doit cesser.
Enfin, la France a suivi avec préoccupation les affrontements
sur l’esplanade des Mosquées qui sont survenus le 11 août dans le
contexte des fêtes musulmane et juive. La France appelle l’ensemble des
parties à s’abstenir de tout acte ou déclaration de nature à aggraver
les tensions et à faire preuve de responsabilité dans un souci
d’apaisement. La France rappelle son attachement à la préservation du
statu quo de 1967 sur les lieux Saints de Jérusalem. Toute remise en
cause de celui-ci est porteuse de risques de déstabilisation régionale.
Monsieur le Président,
3/ Dans ce contexte toujours plus dégradé, la France appelle à préserver la solution des deux Etats.
La solution du conflit est, comme nous le savons,
fondamentalement politique et repose sur des paramètres connus, définis
en particulier par les résolutions de ce Conseil, et répondant aux
aspirations légitimes des deux parties : l’établissement de
deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, en paix et en
sécurité, dans des frontières sûres et reconnues, avec Jérusalem pour
capitale. La France, en lien avec ses partenaires européens, se
tient prête à soutenir tout effort, y compris économique, dès lors qu’il
s’inscrit dans cette perspective que nous avons définie ensemble.
Dans l’attente d’une telle solution, l’urgence doit aller à l’amélioration immédiate de la situation humanitaire,
notamment à Gaza, où les biens de première nécessité, notamment les
médicaments, mais aussi l’essence, doivent pouvoir être livrés. Nous
devons porter une attention particulière à ce que Monsieur Mladenov
vient de nous dire sur le risque de crise sanitaire à Gaza.
Par ailleurs, alors que l’Autorité palestinienne connaît une situation budgétaire préoccupante,
la France prend note avec satisfaction de l’accord trouvé sur les
exemptions de taxes sur les importations de pétrole par l’Autorité
palestinienne. Il représente une première étape en vue d’une résolution
de la crise en cours sur les versements budgétaires israéliens à
l’Autorité palestinienne. A cet égard, la France encourage les deux
parties à poursuivre leur discussion en ce sens.
Laissez-moi enfin réitérer que, en l’absence de solution
politique pour une paix juste et durable, les programmes de l’UNRWA sont
essentiels pour assurer une aide vitale aux plus de cinq millions de
réfugiés palestiniens et, partant, la stabilité de toute la région.
En conclusion, Monsieur le Président, s’agissant des développements survenus au Liban
auxquels le Représentant permanent du Koweït a fait référence, je
voudrais saisir l’opportunité de ce briefing pour vous faire part de la vive inquiétude de la France. Dans le contexte de tension régionale actuelle, il
est impératif que toutes les parties évitent l’escalade et qu’elles se
conforment aux résolutions du Conseil de sécurité en se gardant de toute
violation de la ligne bleue.
Je vous remercie.
Source:© A Gaza, il faut tout faire pour éviter une nouvelle escalade
Commencez d’abord à vous rendre à l’évidence que Jérusalem est indivisible et qu’elle est la capitale du seul pays Israël et ce depuis des siècles. Il est absurde de soutenir ou même de penser un projet d’une « même ville capitale de deux pays différents ». Les palestiniens n’ont jamais rien eu à voir avec Jérusalem sauf depuis que les pays d’Europe avec la France en tête en aient décidé autrement.
Maurice Hayat – ISRAËL